France 2030 : 11 projets innovants pour développer l’exploration et la connaissance des grands fonds marins

Lancé en 2021, le plan d’investissement France 2030 a pour ambition de structurer et transformer durablement des secteurs clés de notre économie par l’innovation, l’industrialisation, la recherche et la formation. France 2030 s’est fixé comme objectif la volonté d’investir le champ des fonds marins.

Les grands fonds marins représentent en effet deux tiers de la surface de la Terre et jouent un rôle essentiel dans la régulation de notre climat et dans une optique de pouvoir mieux les protéger il est nécessaire de les comprendre.

Pour ce faire, l’objectif n°10 s’appuie sur trois dispositifs : des missions d’exploration, un programme de recherche académique, et un appel à projet de recherche et développement proposant des solutions innovantes sur l’une des thématiques suivantes : les systèmes permettant l’exploration des grands fonds marins (entre 200 m et 6 000 m de profondeur), les capteurs, les composants, les matériaux spécifiques ou les logiciels entrant dans la composition de ces systèmes.

Ainsi, l’appel à projet a permis de sélectionner 11 projets dont le caractère novateur s’inscrit parfaitement dans l’ambition de France 2030. Les lauréats sont issus de la sphère publique comme privée, de petites et de grandes entreprises, et participent à faire avancer et grandir la recherche scientifique dans le domaine des grands fonds marins encore trop méconnus aujourd’hui.

Doté de 25 M€ et opéré pour le compte de l’État par Bpifrance, l’appel à projets Grands Fonds marins soutiendra des projets sur 3 thématiques :

1 – systèmes permettant l’exploration des grands fonds marins, tels que des drones de surface ou navires autonomes, des drones sous-marins (AUV) opérant dans les grands fonds, des systèmes robotisés sous-marin (ROV) capable d’opérer sur les grands fonds

2 – sous-systèmes, capteurs, composants ou matériaux spécifiques aux grands fonds marins

3 – logiciels, services et traitement des données concernant l’exploration des fonds marins

Voici les 11 projets sélectionnés :

  • Projet DEEP-C porté par la start-up DE.ES en collaboration avec la PME Shadow et deux laboratoires CNRS, vise à utiliser des meutes de petits drones sous-marins pour réaliser une couverture photographique à très haute résolution d’une zone étendue.
  • Projet Despot (DEep Swarm POsiTionning) porté par la PME Arkeoceanassociée à la PME Seagnal et à la société Bourbon offshore Gaia. Il vise à développer un prototype, permettant aux drones sous-marins ou AUV (Autonomous Underwater Vehicles) d’une flotte de connaître leur position précisément sur la base d’instruments simples et peu coûteux.
  • Projet P-6000 porté par la PME Accuwatt technologie, associée à l’institut de recherche Ifremer, avec l’appui (non financé) de Naval Group. L’objectif est de développer une batterie basée sur la technologie lithium, adaptée à l’utilisation par grands fonds (sous très forte pression -600 bars).
  • Projet EGF (Énergie grands fonds), porté par la PME GEPS Techno associée à l’entreprise Acergy France, ce projet de 36 mois vise à développer et faire la démonstration d’une technologie permettant de fournir de l’énergie renouvelable, basée sur l’énergie de la houle, aux engins d’exploration sous-marine pour des applications de suivi, de surveillance, d’alimentation, de contrôle et d’inspection à de grandes profondeurs.
  • Projet Piccard (projet d’intégration de capteurs pour la connaissance des abysses et la recherche par drone), porté par la PME Elwave associé à l’institut Mines telecom atlantique. Il vise au développement d’une nouvelle version d’un capteur pour l’étude des grands fonds marins permettant de caractériser la nature des matériaux présents dans son environnement. Le projet prévoit de s’appuyer sur l’expertise d’Abyssa pour certains aspects opérationnels et environnementaux liés à la mise en œuvre de la technologie ainsi qu’à l’analyse des données.
  • Projet ID-GF (imageur distribué grands fonds) porté par la PME Florian Madec composites (FMC) associée à l’école d’ingénieurs ENSTA Bretagne, à l’institut de recherche Ifremer, et aux PME Hexa-H et Oxxius. L’objectif est de développer un prototype d’essaim de flotteurs capable d’opérer en grande profondeur (jusqu’à -1000m).
  • Projet Martoc, porté par l’entreprise RTSYS associée à Orange Marine, à la PME Mappem geophysics et à l’école d’ingénieurs ENSTA Bretagne. D’une durée de 36 mois, il vise à adapter un drone en cours de développement par RTSYS au suivi de câbles sous-marins et à la détection d’anomalies sur ces câbles.
  • Projet Fiberscope porté par la start-up Fosina, associée à Orange et aux instituts de recherches Ifremer, ISEN et École navale. Il s’appuie sur la technologie DAS (distributed acoustic sensor – capteur acoustique réparti), qui consiste à utiliser une fibre optique comme capteur.
  • Projet Résidence-VF porté par la PME Forssea robotics, associée à la PME FinX et à l’institut de recherche Ifremer. Ces acteurs développeront, jusqu’à la démonstration en mer, un ensemble de briques technologiques permettant de concevoir et de réaliser des drones à coût maîtrisé, ayant la capacité de rester immergés très longtemps (au moins un an), en se rechargeant et en transmettant leurs données depuis une station d’accueil sous-marine.
  • Projet Seamap porté par la PME Seaber, associée aux laboratoires Lemar (CNRS) et Marbec (université de Montpellier). Le projet vise deux objectifs. Le premier est de poursuivre le développement des micro-drones sous-marins proposés par Seaber. Le segment est celui des drones de faible poids (10 kg environ) et à coût maîtrisé, faciles à mettre en œuvre et opérant de concert, jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
  • Projet Smart-eco porté par la PME Fluidion, associée aux laboratoire MIO (université d’Aix-Marseille) et Locean (Sorbonne université), le projet de 48 mois vise à développer une technologie microfluidique (manipulant de petits volumes de fluides) innovante pour analyser le pH et la chimie des sels nutritifs des océans profonds et des eaux de surface.

Nous vous invitons à retrouver :

Le Cluster Maritime Français félicite les 11 lauréats et salue en particulier ses membres porteurs de projets ou associés : Bourbon, Ifremer, Naval Group, GEPS Techno, Elwave, ABYSSA, ENSTA Bretagne, RTSYS, Mappem geophysics, Orange, Ecole Navale, Forssea robotics, FinX, ainsi qu’au startups sélectionnées dans notre Index French Blue Tech 2024 : FinX, DE.ES, Fosina, Elwave, Seaber et Forssea Robotics.

Nathalie Mercier-Perrin, présidente exécutive du Cluster Maritime Français, remercie Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer, Hervé Berville, Secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité, ainsi que Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’Investissement, en charge de France 2030, pour leur soutien dans l’exploration et la connaissance des grands fonds marins.

Crédit photo : Secrétariat d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité

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